La carte du monde Mastermind Attraction
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Trouver sa voie: La carte du monde Mastermind Attraction

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RĂ©sumĂ© de l’épisode prĂ©cĂ©dent : Le Dernier Jour au DĂ©sert du Salaire SĂ»r

Kevin, salariĂ© dĂ©sabusĂ©, a franchi la porte oubliĂ©e dans l’arriĂšre-salle de son entreprise, dĂ©couvrant de l’autre cĂŽtĂ© un monde inattendu. LĂ , un vieil homme mystĂ©rieux lui confie un carnet, un guide pour devenir l’explorateur de son destin. Au marchĂ© des possibles, il reçoit une boussole singuliĂšre, une boussole qui ne pointe pas vers le nord, mais vers ce qui compte rĂ©ellement pour lui. Le voyage de Kevin vers la dĂ©couverte de son vĂ©ritable chemin commence.

I. La vallĂ©e du doute 

Kevin quittait maintenant le MarchĂ© aux Possibles, le cƓur encore vibrant de cette Ă©trange effervescence. La boussole accrochĂ©e Ă  sa ceinture vibrait par pulsations rĂ©guliĂšres, comme une respiration silencieuse. Elle semblait lui dire : Continue
 tu es sur la voie.

Le sentier de pierres s’effaçait peu Ă  peu sous ses pas, remplacĂ© par un sol plus irrĂ©gulier, plus rocailleux. Les collines lumineuses derriĂšre lui s’éloignaient, comme un souvenir qui se dissout.

Autour de lui, le silence s’était Ă©paissi. Il n’y avait plus de marchands, plus de musique, plus de voix. Juste le froissement du vent contre les feuilles, et le bruit sec de ses semelles sur la terre. MĂȘme les cigales s’étaient tues.

Le ciel lui-mĂȘme semblait suspendu entre lumiĂšre et pĂ©nombre. Des nuages gris se massaient doucement au-dessus de la vallĂ©e qu’il approchait.

Une pancarte grinça dans le vent, accrochĂ©e de travers sur un vieux chĂȘne noueux. Des lettres Ă  moitiĂ© effacĂ©es, gravĂ©es au couteau :

« VallĂ©e du Doute – PĂšlerins, prĂ©parez vos cƓurs »

La Vallée du Doute

Il s’arrĂȘta. Un frisson discret remonta lentement le long de sa nuque. Il aurait pu faire demi-tour.

Mais la boussole vibra à nouveau. Plus fort. Comme si elle sentait son hésitation.

Alors il continua.

Les arbres se refermaient autour du sentier, leurs branches tordues formant une voĂ»te sombre au-dessus de lui. Une brume Ă©paisse s’insinuait entre les troncs, avalant la lumiĂšre.

Puis vinrent les voix.

D’abord faibles. Puis plus claires. Plus incisives.

— Tu n’es pas fait pour ça.
— Tu n’as aucune compĂ©tence utile.
— Tu vas Ă©chouer. Comme toujours.

Il s’arrĂȘta net. Le cƓur battant.

Les voix venaient de nulle part
 et de partout Ă  la fois. Il reconnut certaines d’entre elles. Son ancien chef, sec et sarcastique. Sa mĂšre, inquiĂšte. Une prof de lycĂ©e qui l’avait humiliĂ© devant toute la classe. Et puis, plus terrifiant encore
 sa propre voix.

— T’es juste un rĂȘveur, Kevin. Personne ne te prendra jamais au sĂ©rieux.

Le doute se glissait en lui comme une encre noire, diluant ses certitudes. Son regard se troubla. Il fit un pas de travers, manqua de trébucher.

C’est alors qu’il aperçut, gravĂ©e Ă  mĂȘme un rocher moussu, une inscription ancienne, rongĂ©e par le temps mais encore lisible :

« Les voies que tu entends ne sont que les soupirs du vieux monde en toi. Écoute-les. Puis passe. »

Il resta là, figé. Ces mots résonnaient comme une vérité oubliée.

Il s’assit. Respira. Longtemps.

Et pour la premiĂšre fois depuis des mois, il ne chercha pas Ă  fuir ses doutes. Il les Ă©couta. Les laissa le traverser. Il se sentit vidé  et, paradoxalement, plus lĂ©ger.

Mais les voix continuaient de tourner autour de lui, cherchant une faille. La fatigue revenait. Le froid aussi.

Sa main effleura alors la petite fiole que la vieille femme lui avait offerte. La Persévérance liquide.

Il hĂ©sita un instant. Puis l’ouvrit, et en but une gorgĂ©e.

Une chaleur douce se diffusa dans son ventre, chassa le givre intĂ©rieur. Les voix perdirent de leur tranchant. Elles Ă©taient toujours là
 mais il les entendait dĂ©sormais comme on perçoit un rĂȘve au rĂ©veil : lointain, flou, inoffensif.

Il se releva. Son regard s’était Ă©clairci.

Une voix intĂ©rieure, calme, comme venue du cƓur de la terre, souffla alors en lui :

« Il est temps de créer quelque chose à toi. »

Un mince sentier s’ouvrit devant lui, comme creusĂ© dans la pierre par une volontĂ© invisible.

Le silence, autrefois menaçant, était devenu un allié.

Kevin serra la boussole contre lui. Et s’engagea sur le chemin.

II. L’Arbre aux Fragments

Le sentier serpentait dĂ©sormais Ă  flanc de montagne. Les arbres s’étaient espacĂ©s, la brume dissipĂ©e. Devant lui s’élevait un plateau herbeux, presque nu, balayĂ© par un vent vif et franc.
Au centre, un arbre solitaire dressait ses branches dĂ©charnĂ©es vers le ciel. Il Ă©tait immense, mais creux, fendu du tronc jusqu’aux racines.

Kevin s’approcha, intriguĂ©.
Le tronc, Ă  hauteur d’homme, s’ouvrait comme une bibliothĂšque. Sur les Ă©tagĂšres naturelles formĂ©es par les veines du bois, Ă©taient posĂ©s des Ă©clats de verre taillĂ©s comme des morceaux de miroir, tous de tailles diffĂ©rentes.

Il en saisit un.
À l’instant oĂč ses doigts touchĂšrent la surface, une image surgit. Vivante. Palpitante.
Il se vit enfant, en train de construire une cabane de fortune avec des draps dans le salon. Il expliquait avec passion Ă  sa peluche ce qu’il allait devenir plus tard : inventeur d’idĂ©es gĂ©niales, capitaine d’un monde encore inconnu. Ses yeux brillaient d’un feu oubliĂ©.

Il reposa le fragment, bouleversé.

Un autre fragment l’attira. Celui-lĂ  montrait un adolescent griffonnant dans un carnet, cachĂ© sous sa couette. Des idĂ©es de jeux, d’applications, d’histoires
 Il souriait Ă  ses pages comme Ă  un secret prĂ©cieux.

Un troisiĂšme. Puis un quatriĂšme.
Chaque fragment Ă©tait un souvenir — mais pas n’importe lesquels : les Ă©clats d’un feu intĂ©rieur. Des Ă©lans qu’il avait autrefois ressentis, avant que la vie, les peurs et les injonctions n’ensevelissent ses rĂȘves.

Une inscription gravĂ©e dans l’écorce attira son attention :

« Rassemble ce qui est Ă©parpillĂ©. Ce que tu cherches n’est pas une idĂ©e nouvelle, mais une mĂ©moire ancienne. »

Il comprit alors : son avenir ne serait pas une invention surgie de nulle part. Il naĂźtrait de ces fragments intĂ©rieurs, de ces morceaux de lui qu’il avait oubliĂ©s ou reniĂ©s.

Kevin sortit de son sac le carnet reliĂ© de cuir, couleur sable, dont la couverture Ă©tait frappĂ©e d’une pyramide entourĂ©e de cercles lumineux.

Sur la premiùre page, il relut l’inscription manuscrite :

« Tu n’es plus salariĂ©. Tu es Explorateur de ton Destin. »

À la deuxiĂšme page, il traça un cercle, puis Ă©crivit au centre :

Qui suis-je quand j’oublie la peur ?

Autour, il nota tout ce que les fragments lui avaient soufflĂ© : imagination, audace, envie de transmettre, amour des histoires, goĂ»t du jeu, besoin de liberté 
En refermant le carnet, Kevin comprit enfin ce qu’il Ă©tait venu chercher ici : le courage d’écouter ce qu’il portait en lui depuis toujours.

Il n’était plus un simple passager de sa vie.

Il devenait l’explorateur de son propre destin. Il marchait vers l’inconnu, guidĂ© seulement par la mĂ©moire ancienne de ce que son cƓur n’a jamais cessĂ© de dĂ©sirer.

Le vent s’était calmĂ©.
Le silence autour de l’arbre Ă©tait devenu presque sacrĂ©.
Kevin salua l’arbre d’un regard plein de gratitude.
Et reprit la route.

III. La carte du monde Mastermind Attraction

Le soleil dĂ©clinait lentement, posant une lumiĂšre dorĂ©e sur les collines. Le sentier descendait maintenant en douceur vers une vallĂ©e plus douce. 

Plus loin, le chemin s’ouvrit sur une clairiĂšre. Une cabane en bois, couverte de mousse et de symboles gravĂ©s, semblait attendre lĂ  depuis des siĂšcles. Elle n’Ă©tait ni dĂ©labrĂ©e ni neuve, juste
 Ă  sa place, comme un repĂšre oubliĂ© dans l’immensitĂ© du monde intĂ©rieur.

Kevin ralentit le pas. Un silence apaisant baignait les lieux, différent de celui de la Vallée du Doute. Ici, le silence ne jugeait pas. Il accueillait.

C’est alors qu’il le vit. Le vieil homme en manteau d’explorateur, coiffĂ© d’un large chapeau de cuir, exactement comme devant la porte oubliĂ©e. Il Ă©tait appuyĂ© contre la rambarde du porche, un carnet Ă  la main.

— Bienvenue au Refuge de l’aube, dit-il sans lever les yeux.

Kevin surpris de le voir ici lui dit 

— Encore vous ? Mais
 qui ĂȘtes vous ? 

Le vieil homme releva la tĂȘte, un sourire doux sous ses rides burinĂ©es.

— Je suis Orion le Cartographe. Gardien de la Carte du Monde Mastermind. Chaque voyageur la dĂ©couvre quand il est prĂȘt. Et toi, Kevin, tu viens de franchir la VallĂ©e du Doute. Alors, il est temps de te situer.

Orion entra dans la cabane et Kevin le suivit. À l’intĂ©rieur, une immense carte couvrait tout un mur. Pas un dessin figĂ©, mais une fresque mouvante, comme une mer d’images et de symboles qui pulsaient lentement, tel un organisme vivant.

— Tu vois cette zone-lĂ  ? dit Orion en pointant une rĂ©gion terne et poussiĂ©reuse au nord. C’est le DĂ©sert du Salaire SĂ»r. Tu en viens. On y vit sans mourir, mais sans vraiment vivre non plus.

Kevin acquiesça, le cƓur serrĂ©. Oui. C’était exactement ça. Survivre. Sans couleur. Sans vibration.

— Et maintenant, voici la suite de ton chemin, continua Orion. Mais attention : ce monde s’adapte à ce que tu crois possible. Si tu veux avancer, il te faudra du courage
 et faire des choix.

Orion lui tendit une plume.

— Inscris ton intention sur ton carnet. Une phrase. Une vĂ©ritĂ© intĂ©rieure. C’est la premiĂšre graine. Elle dĂ©terminera le prochain sentier.

Kevin inspira lentement. Ferma les yeux. La plume Ă©tait chaude, comme chargĂ©e d’une Ă©nergie ancienne. Puis il Ă©crivit :

« Je veux créer une vie qui me ressemble. »

La carte vibra. Un chemin s’illumina, serpentant vers une vallĂ©e verdoyante, bordĂ©e de falaises abruptes.

— VoilĂ , dit Orion en hochant la tĂȘte. Demain, tu partiras vers la VallĂ©e du Courage. Repose-toi ici. Le refuge de l’aube est fait pour reprendre des forces
 Kevin s’allongea sur un lit simple, recouvert de couvertures rĂȘches. Pour la premiĂšre fois depuis longtemps, il sentit son corps dĂ©tendu. Il s’endormit sans lutte. Et dans ses rĂȘves, la carte continuait de l’émerveiller.

À suivre
 Épisode 3 : Le Premier Pas dans la VallĂ©e du Courage

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