
Se libérer de ses croyances limitantes – Le Passage Secret vers l’Esprit d’Entrepreneur
Résumé de l’épisode précédent :
Kevin, salarié désabusé, a franchi une porte oubliée, dissimulée dans les recoins poussiéreux de son entreprise. Guidé par un mystérieux éclat intérieur, il a pénétré dans un monde parallèle : celui du Mastermind Attraction.
Dans cet univers symbolique, il a choisi de suivre le chemin du courage, sans savoir qu’il s’approche d’un passage invisible, accessible uniquement à ceux qui commencent à penser autrement…
Le Refuge du Gardien
La pente devenait plus raide à mesure que Kevin grimpait. Ses jambes criaient fatigue, ses pensées s’amenuisaient, mais quelque chose en lui tenait bon — une sorte d’élan intérieur, comme si la montagne elle-même voulait qu’il continue.
Le soleil couchant peignait les roches d’ocre et d’ambre. Des nuages glissaient à ras du sol, effleurant les parois comme des draps fantômes.
Au détour d’un étroit sentier en corniche, Kevin découvrit une cavité taillée dans la roche. Une lumière dansait à l’intérieur — une lueur chaude, vacillante, presque irréelle. Il s’approcha, méfiant mais attiré. Ce n’était pas un refuge ordinaire.
L’intérieur, pourtant rustique, dégageait une paix saisissante. Des peaux tendues sur les murs, un feu crépitant au centre, et… une silhouette assise, immobile, qui semblait l’attendre.
— “Entre, Kevin.”
Il s’arrêta net. La voix était calme, posée, presque suspendue dans l’air. Pas d’écho, pas d’agitation. Juste cette voix. Il entra.
La silhouette leva les yeux. Ni homme, ni femme. Le gardien — ou la gardienne — portait une tunique couleur cendre, et ses traits étaient lisses, comme sculptés dans la cire. Ses yeux, eux, semblaient connaître des siècles.
— “Je suis Thémélios. Gardien de l’Esprit Entrepreneurial.”
Kevin cligna des yeux. Ce nom vibrait étrangement, comme une racine ancienne.
— “Je… je suis juste de passage,” balbutia-t-il.
Un sourire naquit sur le visage de Thémélios.
— “Personne ne passe ici par hasard. Tu portes déjà en toi la question essentielle. Assieds-toi.”
Kevin obéit. Le feu diffusait une chaleur douce, presque maternelle. C’est alors qu’il sentit quelque chose peser dans son sac. Il l’ouvrit. Le carnet. Celui qu’il avait trouvé dès son entrée dans ce monde, à la couverture de cuir sable marquée d’une pyramide entourée de cercles lumineux.
Thémélios désigna le carnet d’un geste.
— “Relis tes mots. Ce que tu as écrit au fil du chemin. Ils sont la trace de ton éveil.”
Kevin feuilleta les pages, son cœur battant. Certaines avaient été froissées, d’autres portaient les taches de sa chute dans le ruisseau. Il retint son souffle en retombant sur les phrases qu’il avait cru perdues. Mais elles étaient là, comme revenues d’elles-mêmes :
« Tu n’es plus salarié. Tu es Explorateur de ton Destin. »
« Qui suis-je quand j’oublie la peur ? Imagination, audace, envie de transmettre, amour des histoires, goût du jeu, besoin de liberté. »
« Je veux créer une vie qui me ressemble. »
« N’attends pas les encouragements. Ils viendront plus tard. Ou jamais. »
« Fais-le quand même. »
Thémélios se pencha vers lui.
— “Ces phrases sont les graines d’un autre monde. Tu n’es plus celui qui espère. Tu es celui qui commence.”
Puis, tendant une plume de bois finement sculptée, presque translucide :
— “Écris encore. Une seule phrase. Une vérité en devenir.”
Kevin inspira. Sa main tremblait légèrement. Puis, lentement, il écrit :
« Ne cherche pas la vérité. Agis. Elle viendra à toi. »
Thémélios hocha la tête, satisfait.
— “Ce que tu cherches ne s’enseigne pas. Il faut le vivre. Acceptes-tu l’épreuve du Passage ?”
Kevin sentit une brise soudaine passer dans le refuge, comme une réponse cosmique. Il leva les yeux, croisa le regard du Gardien, et répondit d’un simple mouvement de tête. Oui.
Alors, sans un mot de plus, Thémélios se leva, s’éloigna vers l’ombre et… disparut. Dissous dans la paroi même de la grotte.
Kevin resta seul.
Le carnet, lui, était toujours là, plus lourd d’un mystère nouveau.
Et ce n’était que le début.
L’Épreuve des Sept Marches
Le feu s’était éteint, mais la cendre encore tiède traçait une spirale au sol, comme un appel muet. Kevin se leva, carnet à la main. La paroi au fond du refuge n’était plus pleine. Une ouverture s’y dessinait à présent : un passage étroit, de pierre lisse, éclairé par une lumière étrange, ni jour ni torche. Comme si la clarté venait du dedans.
Il franchit le seuil.
Dès qu’il entra, l’atmosphère changea. L’air semblait plus dense, comme gorgé d’un silence millénaire. Il y régnait une solennité palpable. Le couloir s’élargit en un escalier circulaire, creusé dans une roche noire aux reflets dorés. Sept marches. Seulement sept. Mais déjà, il sentait que chaque marche serait une épreuve.
Une inscription courait au mur :
“Chaque pas t’éloigne de ce que tu n’es pas.”
Kevin inspira profondément. Il posa le pied sur la première marche.
Première marche : Le Renoncement
Le sol vibra sous lui. Une image apparut devant ses yeux, comme projetée dans l’espace : son ancien bureau, l’écran gris, les réunions inutiles, les sourires forcés. Et surtout, lui, assis là, vidé, les épaules basses.
Une voix résonna sans bouche :
— “Es-tu prêt à renoncer à ce que tu connais, même s’il te donne une illusion de sécurité ?”
Kevin hésita. Il se revit signant ses contrats, comptant les jours avant les vacances, justifiant ses ambitions à moitié. Il serra les poings.
— “Oui. Je le laisse là.”
L’image s’effaça. La marche vibra. Il put monter.
Deuxième marche : Le Regard des Autres
Un miroir surgit, suspendu dans l’air. Mais ce n’était pas son reflet qu’il voyait. C’étaient les visages de ses parents, collègues, amis. Certains riaient. D’autres fronçaient les sourcils. Il entendait les pensées qu’il redoutait depuis toujours :
“Tu crois vraiment que tu peux réussir seul ?”
“Ce n’est pas un vrai métier ça.”
“Tu vas tout foutre en l’air…”
“Redescends sur terre.”
Kevin sentit un frisson. Il avait toujours eu peur de décevoir, de passer pour un rêveur naïf.
Mais cette fois, il se parla à lui-même, comme un frère intérieur :
— “Vos peurs ne sont pas les miennes. Je vous aime, mais je ne vous obéis plus.”
Le miroir se fissura, puis disparut. Il monta.
Troisième marche : La Confusion
Ici, tout devint flou. Le sol semblait mouvant, les murs se déformaient. Une multitude de voix s’entremêlaient — toutes ses idées de business, ses rêves, ses tentatives, ses échecs passés.
— “Tu veux tout faire à la fois. Mais qui veux-tu vraiment servir ?”
— “Et si tu n’étais bon à rien ?”
— “Pourquoi toi, et pas un autre ?”
Il chancela. Puis il sortit son carnet. Et là, une phrase brilla sur une page :
“Je veux aider ceux qui, comme moi, ont cru que c’était impossible de vivre libres.”
Kevin répéta cette phrase à voix haute, plusieurs fois. Les voix cessèrent. L’espace retrouva sa netteté. Il monta.
Quatrième marche : Le Doute de Légitimité
Une porte se dressa devant lui. Elle semblait lourde, faite de béton pur. Un écriteau cloué dessus : “Tu n’es pas assez.”
C’était sa voix cette fois. Sa propre voix intérieure.
— “Tu n’es pas un expert. T’as rien prouvé. T’as pas assez de diplômes, pas assez de clients, pas assez d’audace.”
Il posa sa main sur la porte.
— “Je n’ai peut-être pas ‘assez’… mais j’ai commencé.”
La porte se fissura. Il la traversa.
Cinquième marche : Le Besoin de Contrôle
Une pluie fine se mit à tomber, venue de nulle part. Devant lui, une table. Dessus : un plan parfait, détaillé, avec des colonnes, des flèches, des prévisions à trois ans. Tout était prévu. Calculé. Sécurisé.
Mais chaque fois qu’il tentait de suivre le plan avec ses doigts, les traits se déformaient.
Une voix douce souffla :
— “Le chemin ne se prévoit pas. Il se crée.”
Kevin sourit malgré lui. Il froissa le plan, et avança sous la pluie.
Sixième marche : La Patience
Une horloge géante flottait devant lui. Les aiguilles tournaient au ralenti. Une pancarte : “Rien ne vient assez vite.”
Il entendit à nouveau son impatience d’avant : “Faut que ça marche vite. J’ai pas le temps. Je veux les résultats MAINTENANT.”
Mais ici, il n’y avait rien à forcer. Le temps n’était ni contre lui, ni pour lui. Il était.
Il s’assit. Respira. Attendu. Le silence était son seul compagnon.
Et lorsque l’aiguille passa enfin sur une note invisible, la marche vibra. Il monta.
Septième marche : Le Premier Engagement
Au sommet, un autel. Simple. En pierre brute. Une feuille blanche posée dessus.
Thémélios était là de nouveau, comme s’il n’était jamais parti. Il tendit une plume.
— “Écris ton premier engagement réel envers toi-même. Pas envers une idée, un business, un public. Toi.”
Kevin ferma les yeux. Écouta. Puis, d’un trait sûr :
“Je n’abandonnerai plus ce que je suis pour ce qui rassure les autres.”
Thémélios prit la feuille. L’embrasa. Une lumière éclata dans la pièce.
Une nouvelle porte apparut dans la roche.
Et cette fois, ce n’était pas un passage intérieur. C’était une sortie.
Vers l’étape suivante.
Le Calame d’Initiative et le pont brumeux
La lumière de la porte nouvelle n’avait rien de mystique.
C’était la lumière du jour. Douce. Réelle. Vivante.
Kevin sortit de la grotte comme on naît une seconde fois.
Un souffle d’air le cueillit. Il leva les yeux vers un ciel immense, ouvert, bordé de cimes enneigées et de brumes dansantes.
Une vallée s’étendait devant lui, sauvage et silencieuse. La Vallée de la liberté.
Il le savait sans qu’on le lui dise. C’était ici.
Mais quelque chose le tira en arrière.
Il baissa les yeux.
Son carnet.
Il l’avait gardé tout au long de l’épreuve, mais maintenant… il n’était plus le même.
La couverture était devenue souple, en cuir brun, finement gravée de motifs géométriques — des spirales, des clefs, des plumes et toujours la pyramide entourée de cercles lumineux
Un objet ancien, et pourtant tout neuf.
Dans la reliure, comme serti dans l’étoffe du monde, un calame était enchâssé : une plume d’écriture à la pointe de cristal doré, irisée, presque vivante.
Il la retira.
Le calame vibra doucement dans sa main. Une chaleur familière. Comme une mémoire oubliée retrouvée.
Curieux, il l’ouvrit à une page blanche. L’encre y apparaissait sans encrier, comme conduite par la pensée.
Kevin comprit. Ce calame n’était pas une baguette magique.
C’était une graine. Ce qu’il écrivait ne se réalisait pas instantanément, mais il s’ancrait dans le réel, comme un premier appel. Le monde répondait. Lentement. Sagement. Mais il répondait.
Un frisson parcourut sa colonne.
Il n’était plus un spectateur.
Il était un créateur.
Il se rappela les mots de Thémélios, comme un écho ancien :
“Le monde que tu fuis est un monde écrit par d’autres.
Celui que tu désires attend ta main.”
Il rangea le calame dans la tranche du carnet.
Devant lui, la Vallée de la liberté l’attendait.
Mais cette fois, il ne partirait pas les mains vides.
Le sentier devenait plus raide. Chaque pas semblait arracher Kevin à l’ancien monde.
À mesure qu’il montait, l’air se faisait plus froid, plus rare. Les bruits de la vallée s’éteignaient.
Devant lui, une crête nue, balayée de nuages bas. Le chemin s’arrêtait net.
Mais alors qu’il croyait devoir rebrousser chemin, un souffle balaya la brume.
Et là… suspendu au vide, un pont apparut.
Un pont de corde et de planches grises, craquant doucement sous le vent, tendu au-dessus d’un gouffre noyé de nuages.
Le vide s’ouvrait sous lui. Abyssal. Insondable.
En bas, rien. Pas de sol. Pas de repères. Juste l’impression vertigineuse de disparaître si on tombait.
À son entrée, un vieux panneau cloué de travers oscillait, gravé d’une écriture sobre :
« Ce n’est pas en sécurité que naît ta vraie nature. »
Kevin sentit son ventre se nouer.
Il recula d’un pas.
Derrière lui, en contrebas, la vallée du confort. Les routines familières. Le salariat. La sécurité. Le prévisible.
Ce monde qu’il connaissait, même s’il ne l’aimait plus.
Il fixa à nouveau le pont.
Le moindre souffle le faisait trembler. Les planches semblaient usées, les cordes effilochées. Chaque rafale faisait grincer la structure.
Son cœur battait dans sa gorge. Sa gorge, dans ses tempes.
Il ferma les yeux.
Et alors… un frisson.
Sa boussole vibra doucement.
C’est la bonne direction.
Kevin inspira. Longuement. Une fois. Deux fois.
Et posa un pied sur le pont.
Un craquement sec. Le bois plia. Il retint son souffle.
Mais il tint.
Le pont tangua. Fort. Kevin vacilla. Ses jambes se raidirent.
Une rafale. Il crut que tout allait basculer.
Mais il tint.
Alors, une mèche de brume se leva, comme déchirée par ce premier pas.
Et au loin, dans l’épaisseur blanchâtre… une forme. Lointaine. Majestueuse.
Une pyramide.
Pas une pyramide antique, ni un monument de pierre… mais une structure mi-réelle, mi-énergétique.
Un édifice lumineux, triangulaire, comme tissé d’or liquide et de géométrie sacrée.
Elle trônait au sommet d’un pic solitaire, au-dessus d’une cité brillante lovée à ses pieds.
La Pyramide Mastermind Attraction.
Kevin se figea.
C’était réel.
Ou plutôt : c’était en train de le devenir.
Il jeta un œil sous lui. Le vide lui renvoya un vertige glacé, comme un appel à l’abandon.
Mais ses jambes… continuaient d’avancer.
Pas par absence de peur.
Mais malgré la peur.
Chaque pas qu’il faisait sur le pont renforçait la structure.
Plus il avançait, plus le bois sous ses pieds se solidifiait.
Plus la brume reculait.
Ses doutes hurlaient encore.
Mais il ne les écoutait plus.
Il avait choisi de croire. Et ce choix suffisait.
Il atteignit le dernier quart. Une rafale plus violente que les autres. Le pont gémit. Kevin chancela. Une main se rattrapa à la corde.
Il ferma les yeux.
Puis les rouvrit.
Et là, dans le vent, une voix familière. Douce. Inébranlable.
Thémélios.
« Tu as cessé de croire que tu n’étais pas fait pour entreprendre.
Tu l’es devenu en marchant. »
Alors seulement, Kevin sourit.
Ce pont n’était pas un piège.
C’était une réponse. Une initiation.
Et il n’était plus seul.
Derrière lui, quelque part dans la vallée, d’autres sentiraient bientôt cet appel.
Et lui, désormais, pouvait les guider.
Il posa le pied sur l’autre rive.
La brume derrière lui se referma, douce.
Mais le monde devant lui… s’ouvrait.
Kevin a franchi le passage initiatique vers l’état d’esprit entrepreneurial. Il ne se contente plus de vouloir fuir son travail : il comprend qu’il est désormais acteur de sa propre transformation.
À suivre… La semaine prochaine. Épisode 5 : La rencontre avec l’Artisane des idées

