
Le Duel contre le Gardien du Doute Ultime
đ Tu dĂ©couvres La Saga Mastermind Attraction ?
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đ Tu peux aussi lire lâĂ©pisode prĂ©cĂ©dent, La TempĂȘte des RĂ©sistances IntĂ©rieures
LâĂtrange Invitation
La pluie avait cessé depuis quelques heures.
Kevin marchait dans les rues, les mains dans les poches, lâesprit dĂ©gagĂ©.
Il revenait dâune sĂ©ance avec le Mastermind Attraction. CâĂ©tait fluide. Inspirant.
Il se sentait Ă sa place.
En rentrant chez lui, il trouva son carnet posĂ© sur le bureau, ouvert Ă une page quâil nâavait pas tournĂ©e.
Sur la page blanche, une ligne fine apparaissait lentement, comme si lâencre Ă©crivait seule.
âIl reste une seule clĂ© Ă rĂ©cupĂ©rer.â
Puis, quelques secondes plus tard, une deuxiĂšme ligne :
âElle est entre tes mains. Mais tu devras te tenir droit.â
Enfin, un symbole se dessina Ă lâencre noire :
Une clé, simple, ancienne⊠dont la forme ressemblait à une fusion de plume et de flamme.
Mais aussitĂŽt quâil la fixa, lâencre se mit Ă pĂąlir.
Et la clé disparut.
Kevin passa les doigts sur la page.
Lisse. SĂšche. Vide.
Il referma doucement le carnet.
Un frisson remonta sa colonne.
Ce nâĂ©tait pas une simple image.
CâĂ©tait une invitation.
Pas Ă briller.
Pas Ă prouver.
Mais Ă retrouver quelque chose quâil croyait avoir dĂ©passĂ©.
Il posa la main sur sa poitrine.
Le cĆur battait fort. Pas de peur.
DâintensitĂ©.
Il ne savait pas encore ce quâil allait affronter.
Mais il savait que cette fois,
ce ne serait pas contre le monde.
Ce serait en face de lui-mĂȘme.
Le Passage du Jugement
La ville semblait familiĂšre.
Mais ce matin-là , quelque chose était⊠décalé.
Kevin marchait sans but précis, guidé par une sensation plutÎt que par une destination.
Son carnet dans la poche.
Le cĆur Ă lâĂ©coute.
Et soudain, une ruelle.
Il nâavait jamais remarquĂ© cet interstice entre les deux immeubles.
Trop Ă©troit pour ĂȘtre une rue. Trop rĂ©el pour ĂȘtre un mirage.
Un courant dâair frais lâattira.
Comme si un monde lâappelait Ă entrer dans une question plutĂŽt que dans un lieu.
Il franchit lâarche de pierre.
Et le silence se fit.
Les murs étaient sombres.
Pas inquiétants⊠mais chargés.
Chaque pas quâil faisait rĂ©sonnait dans lâespace â et en lui.
Puis vinrent les voix.
Pas fortes.
Pas claires.
Des murmures, comme portĂ©s par les briques elles-mĂȘmes.
Des phrases quâil connaissait trop bien :
âTu crois vraiment que tu as quelque chose Ă apporter ?â
âTu te prends pour un guide ? Tu ne tiens mĂȘme pas tes engagements envers toi-mĂȘme.â
âEncore une idĂ©e qui ne mĂšnera nulle part.â
âRegarde les autres. Tu nâes quâun parmi tant dâautres.â
âTu veux inspirer ? Commence dĂ©jĂ par ĂȘtre cohĂ©rent.â
Kevin sâarrĂȘta.
Chaque phrase touchait une faille précise.
Ce nâĂ©tait pas une attaque.
CâĂ©tait une radiographie de ses insĂ©curitĂ©s.
Il sentit ses jambes devenir plus lourdes.
Son souffle plus court.
Mais il ne fit pas demi-tour.
Il ferma les yeux.
Et murmura :
â Je vous entends.
Et vous avez raison⊠parfois.
Mais vous nâĂȘtes pas la totalitĂ© de moi.
Les voix se turent.
Un pas. Puis un autre.
à la sortie de la ruelle, un portail de métal forgé se tenait là , entrouvert.
Gravée sur la porte :
âPour avancer, tu devras regarder en face ce que tu caches si bien.â
Kevin passa le seuil.
Et la lumiĂšre changea.
La Chambre des Reflets
De lâautre cĂŽtĂ© du portail, tout semblait silencieux.
Pas de décor précis.
Juste une lumiÚre douce, uniforme, presque irréelle.
Mais en avançant de quelques pas, Kevin comprit oĂč il se trouvait.
Les murs, le sol, le plafondâŠ
tout était miroir.
Des surfaces lisses, profondes, qui ne reflétaient pas seulement son visage,
mais ses versions passées, ses états oubliés, ses postures inconscientes.
Ă sa gauche : un adolescent, mal coiffĂ©, rĂȘvant de libertĂ© mais tĂ©tanisĂ© par le regard des autres.
à sa droite : le salarié modÚle, costume impeccable, sourire en vitrine, vide dans les yeux.
Un peu plus loin : lâartiste Ă©touffĂ©, frustrĂ©, rempli dâidĂ©es non exprimĂ©es.
Puis le coach trop gentil, celui qui voulait aider tout le monde, quitte Ă sâoublier.
Et mĂȘme le stratĂšge, froid, mĂ©thodique, efficace⊠mais sans feu dans les veines.
Chaque miroir montrait un masque.
Un fragment de lui, jamais totalement faux⊠mais jamais totalement libre non plus.
Puis les reflets commencĂšrent Ă bouger.
Ils parlaient.
Tous. En mĂȘme temps.
âTu changes trop souvent de direction.â
âTu te disperses.â
âTu te prends pour qui ?â
âTu nâes pas crĂ©dible.â
âTâas pas les Ă©paules.â
âTu finiras comme dâhabitude : en abandonnant.â
Le bruit devint assourdissant.
Comme un essaim dâabeilles dans sa tĂȘte.
Il voulut reculer, fermer les yeux, fuir.
Mais au centre de la piÚce⊠un reflet immobile.
Lui.
Aujourdâhui.
Tel quâil est.
Ni parfait, ni cassé.
Présent.
Vrai.
Kevin sâapprocha de cette image centrale.
Regarda ce reflet dans les yeux.
Et doucement, tous les autres sâeffacĂšrent.
Un Ă un.
Silencieux.
Acceptés.
Seul resta ce miroir du présent.
Il tendit la main.
Toucha la surface.
Et la piĂšce sâouvrit.
Pas par une porte.
Mais comme un voile quâon dĂ©chire doucement.
DerriĂšre, une salle obscure.
Et, au centreâŠ
Un trĂŽne.
Et assis dessus⊠le Gardien.
Le Gardien apparaĂźt
Il était là .
Assis, immobile.
Silencieux.
Le trĂŽne nâavait rien de royal.
Juste une pierre brute, posĂ©e au centre dâun cercle de cendres.
Et sur cette pierre, lui-mĂȘme.
Mais pas comme il est.
Comme il aurait pu devenir.
Le dos voûté, mais les yeux perçants.
Une barbe grise de lassitude, pas de sagesse.
Des vĂȘtements sobres, sans chaleur.
Un regard dâune luciditĂ© glaciale.
Kevin sentit immédiatement ce que cette présence incarnait :
le renoncement intelligent.
Pas lâĂ©chec.
Pas lâignorance.
Mais la résignation brillante.
Celle de celui qui sait⊠mais qui ne croit plus.
Celui qui a analysé toutes les issues⊠pour ne plus jamais bouger.
Le Gardien leva les yeux. Et parla.
â Alors te voilĂ .
Tu veux encore croire quâil suffit dâun peu de foi pour bĂątir quelque chose ?
Tu crois que ton petit Mastermind changera quoi que ce soit ?
Tu veux porter des gens, alors que tu peines à porter tes journées ?
Chaque mot était précis.
Pas crié.
Injecté.
Kevin ne répondit pas.
Mais le Gardien continua :
â Tu as de belles idĂ©es, Kevin.
Mais les idées ne suffisent pas.
Tu veux ĂȘtre diffĂ©rent ?
Tu veux créer un autre monde ?
Il y a déjà mille autres comme toi.
Et tu sais quoi ?
Ils abandonnent tous.
Silence.
Un silence lourd.
Puis, presque doucement :
â Pourquoi pas toi ?
Kevin recula dâun pas.
Son ventre se serra.
Tout en lui hurlait de se défendre.
Mais une voix plus calme sâĂ©leva en lui :
âCe nâest pas un combat. Câest un miroir.â
Il inspira.
Et sâavança de nouveau.
Le Duel Intérieur
Le Gardien ne bougeait pas.
Assis dans sa vérité tranchante.
Le regard vissé dans celui de Kevin.
Le silence sâĂ©tait installĂ©.
Mais ce nâĂ©tait plus un silence vide.
CâĂ©tait un champ de tension.
Pas un duel Ă lâĂ©pĂ©e.
Un duel dâattention.
Kevin ne répondit toujours pas.
Il sentait que chaque mot, chaque argument, serait une défaite.
Car ce gardien nâĂ©tait pas lĂ pour ĂȘtre convaincu.
Il Ă©tait lĂ pour ĂȘtre vu.
Alors Kevin sâapprocha encore.
Un pas. Puis un autre.
JusquâĂ se tenir Ă quelques mĂštres du trĂŽne.
Et il parla.
Pas pour se défendre.
Pas pour expliquer.
Mais pour reconnaĂźtre.
â Tu nâas pas tort.
Jâai doutĂ©. Jâai Ă©chouĂ©. Jâai fui.
Jâai commencĂ© mille fois.
Jâai eu peur de rĂ©ussir. Encore plus que dâĂ©chouer.
Jâai voulu ĂȘtre spĂ©cial. Jâai voulu ĂȘtre utile.
Et jâai souvent eu envie dâabandonner.
Le Gardien ne répondit pas.
Mais ses yeux vacillĂšrent.
Juste un peu.
Kevin continua :
â Mais ce que jâai vĂ©cu, ce que jâai appris, ce que jâessaie de bĂątirâŠ
Ce nâest pas pour prouver.
Câest pour partager.
Un silence. Plus doux. Plus dense.
â Je ne suis pas un hĂ©ros.
Je suis un homme qui se relĂšve.
Et qui tend la main, pendant quâil le fait.
Le Gardien se leva.
Sans bruit.
Sans menace.
Il fit un pas. Puis un autre.
Arriva face Ă Kevin.
Et le regarda droit dans les yeux.
â Tu nâas pas besoin de me vaincre, dit-il.
Tu as juste besoin⊠de mâaccepter.
Kevin hocha la tĂȘte.
Posa une main sur lâĂ©paule du Gardien.
Et dit, avec calme :
â Je ne tâeffacerai pas.
Je tâemmĂšne avec moi.
Le Gardien ferma les yeux.
Et dans un souffleâŠ
disparut.
Ne laissant derriĂšre lui quâun Ă©clat sombre au sol :
une sphÚre de lumiÚre noire, pulsante, dense, comme une étoile inversée.
Kevin la ramassa.
Elle nâĂ©tait pas froide.
Elle nâĂ©tait pas chaude.
Elle était vivante.
La Fusion
La sphĂšre de lumiĂšre noire reposait dans sa paume.
Elle ne brûlait pas.
Elle ne brillait pas.
Elle vibrait.
Comme un cĆur oubliĂ© qui continuait Ă battre dans lâombre.
Kevin la contempla. Longtemps.
Il sentit une part de lui hésiter.
Une derniĂšre peur.
Celle dâabsorber cette Ă©nergie sombre et de ne plus ĂȘtre lui-mĂȘme.
Mais au lieu de la rejeter, il murmura :
â Tu fais partie de moi.
Tu nâes pas lâennemi.
Tu es le doute qui mâa rendu plus humble.
Tu es la peur qui mâa appris lâĂ©coute.
Tu es lâombre qui me rappelle que je suis vivant.
Il ferma les yeux.
Et approcha lentement la sphĂšre de son cĆur.
Quand elle entra en lui,
ce ne fut pas une explosion.
Pas une illumination.
Ce fut un réalignement.
Un frisson dâacceptation.
Comme si les morceaux Ă©pars de son ĂȘtre retrouvaient leur place.
Pas pour devenir parfait.
Mais pour devenir entier.
Il sentit alors une nouvelle solidité intérieure.
Pas une armure.
Une colonne.
Un axe.
Et un mot résonna en lui, sans bruit, sans forme, mais avec une évidence absolue :
Présence.
Quand il rouvrit les yeux, la piÚce avait changé.
Les murs avaient disparu.
Le sol sâĂ©tait dissous.
Il se tenait au centre dâun cercle de lumiĂšre tamisĂ©e, ouvert sur le ciel.
Et devant luiâŠ
une seule porte.
Simple. De bois brut.
Sans serrure.
Gravée au-dessus, une phrase :
âCelui qui doute, mais avance, est plus fort que celui qui agit sans conscience.â
Kevin posa la main sur la poignée.
Et sourit.
La Sortie des Reflets
La main sur la poignée, Kevin respira profondément.
Ce nâĂ©tait pas une porte vers un autre monde.
CâĂ©tait une porte vers le mĂȘme monde,
mais vu avec dâautres yeux.
Il lâouvrit.
De lâautre cĂŽtĂ©, rien dâĂ©clatant.
Pas de musique. Pas de révélations.
Juste la ville,
le mĂȘme trottoir,
le mĂȘme air du matin,
le mĂȘme silence qui prĂ©cĂšde le rĂ©veil.
Mais quelque chose en lui avait changé.
Plus léger ? Non.
Plus vaste.
Il ne cherchait plus Ă prouver.
Il voulait transmettre.
Pas depuis la certitude.
Mais depuis lâancrage.
Ses pas étaient plus calmes.
Moins pressés.
Moins chargés.
En traversant la place, il aperçut un banc.
Un homme y Ă©tait assis, lâair las.
Kevin le reconnut :
lâun de ceux du Mastermind Attraction.
Il sâapprocha.
Pas pour motiver.
Pas pour corriger.
Juste pour sâasseoir Ă cĂŽtĂ©.
Ils échangÚrent un regard.
Pas besoin de mots.
Puis lâhomme souffla :
â Tâes toujours lĂ , toi.
Moi, jâallais lĂącher.
Kevin sourit.
â Alors tâes tombĂ© au bon endroit.
Ils ne parlÚrent pas de stratégie.
Ils ne firent pas de plan.
Ils restĂšrent lĂ , un moment.
En silence.
Deux hommes.
Deux parcours.
Un feu commun, désormais moins fragile.
En repartant, Kevin regarda le ciel.
Il nây voyait plus de signe.
Mais il nâen avait plus besoin.
Il était le signe.
Pour lui.
Et pour ceux qui venaient aprĂšs.
Retour au Mastermind Attraction
La piĂšce Ă©tait la mĂȘme.
Quatre murs, une table en bois, des coussins disposés en cercle.
Une bouilloire fumait doucement dans un coin.
Ils arrivaient un par un.
Certains en silence.
D’autres en plaisantant, pour masquer le trac.
Kevin les regardait entrer.
Pas avec distance.
Avec accueil.
Chacun portait quelque chose de nouveau.
Un regard plus clair.
Une fatigue plus noble.
Un doute plus humble.
Quand tout le monde fut lĂ , un silence sâinstalla.
Un de ces silences dâavant les grandes traversĂ©es.
Mais cette fois⊠personne ne le craignait.
Kevin prit la parole.
Pas debout.
Assis, au mĂȘme niveau.
â Je ne vais pas animer aujourdâhui.
Je vais écouter.
Et peut-ĂȘtre juste⊠tĂ©moigner.
Il raconta alors son duel.
Le Gardien.
Les miroirs.
Le poids du doute ancien.
Pas pour impressionner.
Pas pour enseigner.
Juste pour ouvrir.
â Jâai compris que mon doute ne disparaĂźtrait pas.
Mais que je pouvais marcher avec lui,
sans lui donner les rĂȘnes.
Des regards émus.
Aucun bruit.
Puis, un membre du mastermind Attraction ajouta :
â Et si on faisait ça⊠à chaque rencontre ?
Se dire oĂč on en est. MĂȘme quand câest flou.
MĂȘme quand câest moche.
Un autre acquiesça :
â Sans se sauver.
Juste⊠rester ensemble dans ce quâon vit.
Ils ne lâavaient pas prĂ©vu.
Mais le vrai pacte venait dâĂȘtre renouvelĂ©.
Avant de partir, Kevin prit une craie et écrivit sur le tableau, dans un coin :
âAvancer ensemble, mĂȘme quand on doute. Surtout quand on doute.â
Il posa la craie.
Et regarda le Mastermind Attraction.
Ils nâĂ©taient plus lĂ pour se convaincre.
Ils étaient là pour co-construire.
Et ça changeait tout.
Ă suivre la semaine prochaine, le dernier Ă©pisode de cette SAGA palpitante ⊠Ăpisode 12 : LâEntrĂ©e dans la CitĂ© de lâAbondance

